Chirurgie esthétique

Cicatrices inesthétiques

Il n’existe pas de chirurgie sans cicatrice comme il est impossible d’effacer une cicatrice. Pourtant, de nombreuses techniques peuvent permettre de les estomper un tant soit peu.

Ces techniques vont de la chirurgie à la médecine esthétique. Il faut savoir être raisonnable dans l’indication et bien peser la motivation du patient avant de proposer une technique lourde avec des résultats souvent difficiles à anticiper.

Sommaire
Types

Différents types de cicatrices

Toute lésion de la peau peut entraîner une cicatrice. Il s’agit du témoin d’un phénomène de reconstruction de l’enveloppe cutanée. Une cicatrice peut être secondaire à un traumatisme ou bien à une intervention chirurgicale. Toute lésion du derme entraîne une cicatrice. Seules les lésions les plus superficielles ne touchant que l’épiderme ne feront pas de cicatrice.

Plusieurs solutions existent aujourd’hui afin d’estomper au mieux ces séquelles inesthétiques, que ce soit des méthodes non-chirurgicales ou chirurgicales.

Parmi les techniques non-chirurgicales, nous pouvons évoquer le laser, le peeling, les crèmes, injections de corticoïdes, pansements siliconés, qui ont dans certains cas des résultats très satisfaisant.

Les techniques chirurgicales sont parmi les plus efficaces, mais elles doivent être utilisées à bon escient sur des cicatrices bien sélectionnées présentant un certain nombre de caractéristiques :

Cicatrices rétractiles ou adhérentes

Elles ont créées un lien entre le derme et le plan profond (le plus souvent le muscle ou bien son enveloppe plus superficielle, le fascia) et peuvent être à l’origine de déficit fonctionnel. Le lipofilling peut être utile dans ce cas.

Cicatrices ulcérées

Ces cicatrices sont très fragiles et doivent être surveillées et contrôlées par une chirurgie adaptée.

Cicatrices hypertrophiques ou chéloïdiennes

Elles correspondent à une évolution anarchique du phénomène de cicatrisation avec une lésion qui se propage en dehors des limites initiales de la cicatrices. Elles sont prurigineuses (grattent) et parfois très douloureuses.

Elles sont rouges et inflammatoires, en relief, avec des contours bosselés très caractéristiques.

Principes de l’intervention

Il faut savoir qu’il est nécessaire qu’une cicatrice soit mature et stable pour entreprendre sa correction chirurgicale.

Le choix de la technique opératoire dépendra des caractéristiques de la cicatrice à corriger et des propriétés des tissus du patient. On peut identifier plusieurs types d’interventions.

Dans les cas les plus simples, deux gestes seront nécessaires : la cicatrice initiale sera d’abord excisée, puis une nouvelle suture sera réalisée pour obtenir une cicatrice plus discrète.

Dans de nombreux cas, l’intervention a recours à un tracé d’incision spécial,procédé visant à « briser » l’axe principal de la cicatrice initiale. La cicatrice est alors réorientée en fonction des lignes de tensions naturelles de la peau de façon à diminuer les tensions exercées sur la plaie.

Dans le cas des cicatrices très étendues, plusieurs techniques peuvent être employées ou associées pour obtenir le meilleur résultat possible :

  • Exérèse itérative consistant à effectuer l’excision de la cicatrice défectueuse en plusieurs temps opératoires de façon à permettre à la peau de se détendre.
  • Greffe de tissus cutanés prélevés sur une autre partie du corp
  • Plastie locale permettant de déplacer un lambeau de peau avoisinant la cicatrice pour recouvrir celle-ci
  • Expansion cutanée consistant à placer des ballonnets gonflables sous la peau saine adjacente à la cicatrice. Ces ballonnets sont régulièrement gonflés de façon à se distendre progressivement. Après quelques semaines, lorsque l’excédent cutané est suffisant, la peau ainsi obtenue est utilisée pour recouvrir la zone cicatricielle.
  • Lipostructure ou lipofilling de la cicatrice par injection de cellules graisseuses, permettant d’atténuer ou de combler une dépression sous la cicatrice et d’améliorer la texture de la peau en regard de la cicatrice.

Étapes de l’intervention

Avant l’intervention

Une correction chirurgicale est généralement réalisée sous anesthésie locale.

En fonction du type de cicatrices à corriger, l’intervention peut être réalisée au cabinet du chirurgien, lors d’une hospitalisation « en externe » (sortie après l’acte chirurgical) ou bien « en ambulatoire » (sortie le jour même de l’intervention).

Les suites opératoires d’une correction chirurgicale de cicatrice sont généralement simples et peu douloureuses. Dans les heures qui suivent l’intervention, un léger suintement rouge (sang) et jaune (lymphe) est possible. Un léger œdème (gonflement) ainsi que des ecchymoses (bleus) peuvent également apparaître.

L’intervention

La durée de l’intervention varie de 30min à 1h

Après l’intervention

Il est normal de constater un certain inconfort ainsi qu’une sensation de tension au niveau de la cicatrice opérée. Des douleurs invalidantes sont très rares (si de telles douleurs surviennent, il convient de consulter le chirurgien).

Lors des premiers jours suivant l’intervention, il est important de ne pas solliciter la zone opératoire en évitant les mouvements susceptibles de provoquer des tensions sur la cicatrice opérée.Le fait de ressentir des démangeaisons au niveau de la zone traitée constitue une suite habituelle de ce type d’intervention.

Tant que la cicatrice reste foncée, il faut éviter toute exposition au soleil et utiliser une protection.

L’aspect définitif de la cicatrice ne peut s’apprécier qu’après plusieurs mois (parfois jusqu’à deux ans). Pendant la période de cicatrisation, il est important d’effectuer régulièrement des contrôles de l’évolution de la cicatrice pour repérer les éventuelles troubles de la cicatrisation et lui appliquer un traitement approprié.

Si dans la majorité des cas, on peut observer une nette amélioration de la qualité de la cicatrice après un traitement chirurgical, il faut considérer que la cicatrisation est un phénomène aléatoire et que la qualité de la cicatrisation est variable en fonction de l’âge, de la qualité des tissus et de la zone concernée. Malgré la maitrise technique d’un chirurgien plasticien qualifié et formé à ce type d’intervention, le processus de cicatrisation reste un phénomène imprévisible et incontrôlable.